Mawâzine : Une fusion musicale maroco-suisse
Le festival Mawâzine conquit la ville de Rabat, tel est à priori la première évidence en cette édition 2006. Des rythmes et des sons du monde avaient rendez-vous à Rabat. En effet, cette année, le Festival Mawâzine a proposé pas moins de quarante cinq spectacles sur neuf scènes à travers les différents quartiers de la capitale.
En approchant ainsi la musique de la population, le festival gagne un paris que même des départements officiels n’ont pas réussie, c’est celui de démocratiser l’art et la musique.
Du 18 au 24 mai, Mawâzine a offert des concerts de différents styles de musique, passant aisément de la chanson arabe au récital de luth, du jazz à la musique classique, touchant tous les goûts et les âges. Et c’est justement le concert de la chorale suisse Basler Madrigalsten avec celle du conservatoire de Rabat, qui été peut être une des expérience les plus intéressantes sur le plan de fusionnement musical et interculturel entre deux cultures distinctes que le festival a rapprochées.
Présenté à la cathédrale devant un public exceptionnellement nombreux pour un concert classique, ce concert comprenait en première partie des oeuvres de grands compositeurs européens. De Josquin des Prés (début du 16e siècle) au contemporain Franz Tischhauser que la chorale suisse, sous la baguette magistrale de son chef Fritz Näf, a interprété avec beaucoup de conviction et de clarté. Ces voix puissantes et justes ont charmé le public par leur technique irréprochable. Elles amplifiaient joyeusement les voûtes de la cathédrale St Pierre joignant ainsi l’acoustique au jeu de l’écho.
La deuxième partie quant à elle, été réservée à l’œuvre interculturel du compositeur et chef Fortunat Frolich chanté par les Suisses et Marocains.
Cet artiste connaît bien le Maroc pour y avoir résidé afin d’effectuer un travail de création et de direction d’une chorale au conservatoire de Rabat (2001/2002). En plus, il a harmonisé et orchestré nombre de chansons populaires et traditionnelles marocaines.
L’œuvre qu’il a présenté au Festival Mawazine, en première création publique, est composée de dix parties chantées en arabe, en allemand et en français. Cette ouvre réunissait les deux chorales dans une même langue, celle de la musique, confirmant le rôle de cette dernière dans le rapprochement des peuples. Les murs de la cathédrale témoigneront longtemps de ce sacré succès public.
La veille, une soirée a été donnée par l’Ambassadeur de Suisse et Mme Dunant en leur résidence pour présenter la chorale Basler Madrigalisten et rencontrer les chanteurs marocains.
Ecouté avec attention, l’ensemble vocal suisses a interprété trois chansons de son pays avec un timbre beau servie par une technique simplement brillante. Et c’est la chorale marocaine qui a clôturé cette soirée avec un chant traditionnel marocain qui a séduit l’auditoire.
Une soirée des plus sympathiques placée, comme l’a souligné l’Ambassadeur helvétique, sous le signe de l’inter culturalité et l’amitié mroco-suisse...